TPE : Les effets de la musique sur les êtres vivants

TPE : Les effets de la musique sur les êtres vivants

II – L’homme et la musique

 

A - De l’oreille au cerveau :

 

  • L’homme et le son ; pourquoi entend-t-on ?

 

Nous, les humains, entendons avec deux oreilles ce qui fait que notre audition est dite « binaurale » ce qui nous permet donc de localiser la source sonore. Nos oreilles détectent les variations de pression de l’air créées par des ondes sonores.

 

Les êtres humains ressentent cette onde grâce au sens de l'ouïe. Les fréquences des sons audibles par l’oreille humaine sont comprises entre 20 Hz pour les sons les plus graves et 20.000 Hz pour les sons les plus aigus. Cette bande de fréquence est limitée par les infrasons, dont la fréquence est inférieure à 20 Hz et par les ultrasons dont la fréquence est supérieure à 20 000Hz.

 

Le système auditif est l’ensemble des parties de notre organisme impliqué dans la réception et le traitement d’un son.

 

L'oreille externe, la partie visible de l'oreille, comprend le pavillon et le conduit auditif. C'est par là que le son est réceptionné puis acheminé à l'oreille moyenne, constituée du tympan et des osselets (marteau, enclume, étrier). Ces éléments servent à amplifier les vibrations sonores pour les transmettre à l'oreille interne, aussi appelée cochlée. Le son, en pénétrant dans l’oreille interne, fait vibrer des fibres élastiques. Les vibrations recueillies par ces fibres seront traduites en signal nerveux puis seront transmises par le nerf auditif au cortex auditif du cerveau.

                   

                                                   

      

 

 

 

Il y a une chaîne de transmission et d’analyse qui permet à un signal sonore d’aller du pavillon au cerveau. Il suffit qu’un seul élément de cette chaîne ne fonctionne pas correctement pour dégrader l’audition.

 

 

B – La musique pourrait-elle jouer un rôle sur notre intelligence ?

 

La théorie de l’effet Mozart : des avis opposés.

 

Alfred Tomatis émet dans les années 1950 l’hypothèse que certaines fréquences sont bénéfiques pour le corps humain et que celles-ci sont fortement présentes dans les compositions de W. A. Mozart.

 

En effet le cerveau humain possède une plasticité cérébrale qui lui permet d’apprendre. Cette plasticité est d’autant plus importante pour les enfants qui sont en phase de croissance et d’apprentissage. La pratique d’un instrument de musique permet de faire croître le nombre de connexions synaptiques (entre les neurones) et ainsi d’accroître la vitesse et la capacité de réflexion.

 

 

Zones du cerveau activées d’un cerveau de musicien (en haut) et de non musicien (en bas) lors d’une reconnaissance de mélodie.

 

 

Les études analysant les effets musicaux sur le comportement humain se sont depuis multipliées, notamment à l’égard des bébés et des enfants. Elles font ressortir de manière catégorique que la musique aide les bébés à acquérir un sentiment de confiance et à appréhender au mieux les relations sociales.

 

Le bébé possède une oreille très musicale et très sensible. Il n’aimera pas les sons forts, abrupts, stridents ou aigus même si l’expérience est renouvelée plusieurs fois. Des études ont même indiqué que de tels bruits ont un effet néfaste sur le développement de son cerveau.

 

Différents genres de musique ont été proposés, différentes réactions ont été observées :

  • Le rock rendra le bébé contracté et tendu
  • La trompette le rendra excité et actif
  • Le piano le rendra attentif
  • Un chœur ainsi que la musique de flûte auront un effet apaisant.

 

Le débat sur l’effet Mozart se poursuit encore aujourd’hui. Les effets temporaires de la musique de Mozart sur l’intelligence humaine ne sont pas entièrement prouvés. Il est donc préférable de tenir compte des bienfaits de la musique de façon générale plutôt que de se référer à un seul et unique compositeur. Baigner les bébés dans un environnement musical doux au cours des premiers mois et des premières années de vie engendre un effet nettement positif sur leur développement affectif et cognitif ainsi que sur leur croissance

 

C- Les pouvoirs de la musique

 

 

1 - Musique et performance sportive :

 

La Musique est reconnue de tout temps pour ses effets thérapeutiques, considérée par certaines cultures comme une science sacrée, elle cache des mystères que les scientifiques tentent depuis des années de révéler au travers de multiples études. Ce sont les chinois qui furent pionniers dans le domaine dès le 5ème siècle avant Jésus Christ en découvrant que chaque organe interne de notre corps vibre à un rythme qui lui est propre et par conséquent qu'il est sensible aux sons de même fréquence. Ainsi la musique agit sur tout notre corps et n

on pas uniquement sur notre système auditif.

 

Durant le vingtième siècle, pendant les années soixante, une nouvelle thérapie fait son apparition aux Etats Unis et au Canada : la musicothérapie. La musicothérapie utilise la musique et ses caractéristiques (mélodie, rythme, harmonie, son) pour communiquer avec une personne et agir bénéfiquement sur sa santé mentale, physique et émotionnelle.

Des expériences menées aux quatre coins de la planète confirment que la musique agit favorablement sur notre corps. Dans le domaine sportif tout particulièrement, la musique peut améliorer la performance, augmenter les capacités physiques, aider à mieux supporter la douleur.

 

A la suite de plusieurs études scientifiques révèlent que la musique peut avoir un impact favorable sur la performance sportive. La musique diminue les sensations de malaise qui découlent de l'activité physique, elle augmente la tolérance à l'effort, elle aide à la concentration et à la préparation mentale.

 

Cette observation est particulièrement intéressante dans les sports d'endurance anaérobie où la musique présente des effets positifs considérables chez le sportif de niveau moyen. Cet effet est par contre moins visible chez le sportif de haut niveau.

Dans une étude menée à l'université de Brunel en Angleterre sur 20 hommes de 20 ans courant le 400 mètres au sprint, les chercheurs ont mis en évidence l'action bénéfique de la musique sur les performances des coureurs. Les résultats sont sensiblement les mêmes que la musique soit synchronisée, c'est à dire répétitive et dans le même rythme que celui de l'effort, ou pas (dans ce cas, le sportif écoute la musique en arrière plan pendant l'exercice sans effort particulier pour rester dans le rythme).

 

Dans le contexte d'efforts de longue durée, d'autres études viennent étayer cette même hypothèse que la musique améliore les performances. Le rythme apparaît comme un facteur essentiel plus que les autres composantes de la musique, par exemple le fait de connaître le morceau écouté. Karageorghis et al caractérisent une musique motivante comme ayant un tempo élevé (120 pulsations par minute au moins), un rythme fort et qu'elle encourage à bouger.

 

Ainsi on verra qu’une musique lente améliore la capacité d'endurance, grâce a deux chercheurs Américains, Copland et Franks a travers une étude menée en 1991 renforcent l'hypothèse qu'une musique douce et lente réduit l'excitation physiologique et psychologique apparaissant lors d'efforts de puissance submaximale (c'est à dire proche du seuil anaérobie) et améliore la performance à l'endurance.

Selon un autre test par les Américains Anshel et Marisi (1978) réalisé sur vélo ergométrique, une musique synchronisée favoriserait davantage l'endurance qu'une musique non synchronisée. Ces résultats sont à prendre avec précaution dans la mesure où les préférences musicales des personnes testées n'ont pas été prises en compte.

 

Les chercheurs émettent l'hypothèse que la musique rapide détourne l'attention de la fatigue occasionnée par l'exercice. Plus le sportif est « distrait » par la musique, moins il sentira la fatigue et plus il sera capable de fournir des efforts.

Dans la psychothérapie moderne, des techniques comme la PNL (Programmation Neuro-Liguistique) sont utilisées pour appliquer ce même principe.

 

 

2 - La musique permet de traiter des troubles moteurs

 

Comme on vient de le voir, la musique permet d’obtenir de meilleurs résultats lorsque nous faisons une activité physique, surtout lorsque les mouvements sont synchronisés avec le rythme de la musique. Le rythme apparaît donc comme un facteur essentiel parmi les autres caractéristiques de la musique. Par la suite nous verrons, les troubles possibles a traiter grâce a l’usage de la musique

 

- La musique aide à contrôler la pression artérielle et les troubles cardiaques liés: selon la Société de cardiologie de Grande-Bretagne, en écoutant de la musique avec un certain rythme, répétitif, pendant au moins dix secondes peut conduire à une diminution de la pression artérielle. Les scientifiques de l’université d’Oxford ont déclaré qu’«écouter de la musique pendant 10 secondes avec un rythme répété a coïncidé avec une chute de la pression artérielle, ce qui réduit la fréquence cardiaque» et cela peut donc être utilisé pour surmonter l’hypertension.

 

- La musique aide à traiter le stress et la dépression: En ce qui concerne le cerveau humain, la musique est l’un des meilleurs médicaments. Une étude menée à l’Université McGill au Canada a révélé que l’écoute de musique agréable encourage la production de substances chimiques bénéfiques pour le cerveau, en particulier l’hormone du bien être: la dopamine.  En d’autres termes, la musique mène à grand sentiment de joie et de bonheur. Mais ce ne sont pas les seuls avantages de la musique. La Fondation Namm a compilé une liste complète des avantages à jouer de la musique, comprenant la réduction du stress à la fois sur le plan émotionnel et au niveau moléculaire. En outre, des études ont montré que les adultes qui jouent de la musique produisent des niveaux plus élevés d’hormone de croissance humaine (HGH), hormone nécessaire pour réguler la composition du corps, les fluides corporels, les muscles et la croissance osseuse, le sucre et le métabolisme des graisses.

 

- La musique accompagne le traitement de la maladie d’Alzheimer: La musicothérapie a fait des merveilles sur des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer. Avec la maladie d’Alzheimer, les personnes perdent leur capacité à avoir des interactions et poursuivre des communications interactives. Selon des études réalisées en partenariat avec la Fondation d’Alzheimer aux Etats Unis, « Quand elle est utilisée de façon appropriée, la musique permet de gérer l’agitation induite par le stress, stimuler les interactions positives, faciliter la fonction cognitive, et coordonner les mouvements moteur. »

 

- La musique aide à améliorer le sommeil: Selon le Centre pour les maladies cardiovasculaires en Chine, écouter de la musique avant et pendant le sommeil aide fortement les personnes qui souffrent de troubles du sommeil chroniques. Cette « relaxation assistée par la musique » peut être utilisée pour traiter les troubles du sommeil aigus et chroniques.

 

 

 

- Cas particulier de la dyslexie

 

La dyslexie estun trouble de l'apprentissage de la lecture et de l'orthographe, lié à une difficulté pour différencier les lettres et les syllabes. Les dyslexiques sont des personnes qui ont des difficultés pour lire mais souvent aussi pour écrire. Pour expliquer la dyslexie il faut chercher dans le cerveau et plus précisément dans l’hémisphère gauche, car généralement, le traitement du langage est plutôt assuré parl’hémisphère gauche, où trois zonessont activées quand on lit. Une zone en arrière qui est près du lobe occipital*, une autre plus haut dans le lobe temporal* et la troisième en avant dans l’aire de broca. Ce sont donc ces trois circuits-là qui sont dysfonctionnels chez les dyslexiques : soit ils s’activent insuffisamment soit un peu trop.

 

 Une autre différence de taille réside dans ce que l’on appelle le faisceau arqué. C'est un ensemble d'axones reliant les aires de Broca et de Wernicke. Les personnes dyslexiques ont une organisation déficiente de ce faisceau.

 

A l’inverse, des chercheurs ont mis en évidence que, dans le cerveau de musiciens professionnels les zones visuelles auditives et motrices sont plus développées que la normale. Même constat pour le faisceau arqué, qui serait une fois et demie plus important. Grâce à un entraînement répété depuis l'enfance, les musiciens ont amélioré leurs fonctions cognitives. Des capacités qui font défaut chez des personnes dyslexiques.

C’est à partir de ce constat que des chercheurs ont commencé à se demander si la musique ne pouvait pas être utilisée pour traiter la dyslexie autrement que par la rééducation classique mise en œuvre par les orthophonistes.La pratique de la musique repose sur une anticipation temporelle très précise : il faut respecter le tempo (donc garder la pulsation). Et cet aspect de garder le tempo, de savoir anticiper les événements à venir, c’est quelque chose de très important aussi bien dans la perception de la parole que dans la lecture parce qu’il faut aussi toujours savoir anticiper ce que l’on va dire.

 

De nos jours certains orthophonistes, à l’aide de divers exercices, comme celui qui consiste à classer les sons de cloches du plus grave au plus aigu, sollicitent l’écoute active de l’enfant. Ils lui demandent de discriminer des sons qui vont être proches puis de plus en plus proches et tout se passe comme s'ils préparaient un petit peu le terrain pour ensuite revenir un travail orthophonique plus classique de ce qu’ils appellent la phonologie, c’est à dire, être capable de discriminer les sons du langage, par exemple, le [pe] de pain et le [be] de bain qui sont souvent confondu par l'enfant.Ces ateliers ne remplacent pas une rééducation classique mais renforce l’aspect ludique et émotionnellement positif de la rééducation.L’utilisation du rythme de la musique aide les enfants à ensuite tenir le rythme d’une phrase et à se concentrer. Les bénéfices de la musique sont nombreux : amélioration de la lecture, de l’orthographe, de la concentration, ...

 

 

La musique peut-elle être considérée comme un traitement à part entière ?

Bien que la musique soit très efficace, une activité musicale ne peut, en aucun cas, remplacer les séances de rééducation chez l’orthophoniste. Ces dernières restent le traitement d’appoint pour traiter et soigner la dyslexie. La musique ne peut donc pas être utilisée comme thérapie principale, mais elle peut, cependant, constituer une très bonne approche complémentaire.

 

 



08/02/2018
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